Evelyne Castellino, les secousses du monde

LE TEMPS 
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Ce week-end, Genève célèbre son théâtre. Parmi la vingtaine de compagnies associées aux festivités, la Cie 100% Acrylique est sans doute la plus remuante. Portrait de sa fondatrice, qui a fait de l’expression libre sa passion.

L’énergie faite femme. A la voir galoper à la tête de ses créations et des cours qu’elle continue à donner, on se dit qu’Evelyne Castellino, la septantaine vigoureuse et volontaire, se souvient des dix années où elle a été cavalière. Car oui, la fondatrice de la Cie 100% Acrylique, troupe qui fait les beaux jours de la danse-théâtre à Genève depuis 1983, a d’abord connu les joies du cheval avant les frissons de la scène. De quoi galvaniser cette enfant aux origines italienne et allemande, qui a finalement choisi la danse comme manière «de questionner l’époque et de transmettre des valeurs aux plus jeunes» à travers les Ateliers Acrylique qu’elle a fondés en 1977. Metteuse en scène, pédagogue, mère et grand-mère, Evelyne Castellino est une planète qui rayonne et fédère.

«Elle a le sens de l’équipe. Elle sait réunir des artistes qui travaillent ensemble, sans compétition.» «C’est fou, au début des répétitions, ça part dans tous les sens et, à la fin, elle arrive à tirer une vraie ligne de fond.» «Elle a un instinct très sûr de ce qui fonctionne ou non sur un plateau, une formidable intuition!» A l’œuvre, ces jours, dans Un Discours! Un discours! Un discours!, spectacle qui croise paroles publiques et névroses privées à la Parfumerie, les comédiens-danseurs dressent un portrait très détaillé de leur metteuse en scène. C’est qu’Evelyne Castellino a le sens des fidélités. Antoine Courvoisier, Cléa Eden et Verena Lopes ont été ses élèves, adolescents, au sein des Ateliers, avant de rejoindre la Bande J, compagnie junior qui accueille les 17-25 ans. Pareil pour les plus âgés Christian Scheidt, Céline Goormaghtigh, Maud Faucherre et, bien sûr, le vidéaste Francesco Cesalli. Tous sont également des habitués. «C’est lié, je pense, à un besoin d’aller vite et loin, estime la cheffe de troupe. Je demande beaucoup à mes interprètes. Souvent, ils écrivent une partie du spectacle avec moi. Le fait de les connaître en amont m’épargne l’étape de la familiarisation.»

Source: Le Temps